Demolition Doll Rods "There is a Difference"
Une Renault Fuego rouge ple en fin de vie roule pniblement sur une dpartementale dfonce, en rase campagne.
Il fait nuit, il est 23h30. Direction : le bal du village voisin.
Les deux compres vautrs sur la banquette arrire sont raides. L'un d'eux exhibe une magnifique coule de vomi peine sche sur son Perfecto us, ses vieilles Docs n'ont pas t pargnes, et sont mouchetes des rsultats de l'excs de demis Picon ingrs prcdemment.
Son collgue ne se porte gure mieux, la truffe coulante au vent, tel un clbard, il survit grce l'air frais lui fouettant le visage, les yeux mi-clos. Certainement cette cuite sera pour lui dans le Guiness book...
A la place du mort, un jeune type aux cheveux gras cherche dsesprment dans la bote gants la cassette qu'il veut couter. Peine perdue, elle est reste bloque dans le lecteur cassette en mode Dolby nr On chez Bidule, le conducteur, et n'en sortira pas.
Bidule est sobre, si on peut dire, car c'est lui qui a le moins picol des quatre acolytes anonymes. Ce dernier, agac par l'agitation de son voisin, lui file une bande son qui restera jamais grave dans leurs caboches : There is a Difference des Demolition Doll Rods.
Interloqu par cette pochette moche mais rigolote, chose plutt habituelle chez SWAMI Records, notre sujet dcide de tenter le coup, insert la bande dans le radio cassette cul de la Fuego, et monte le volume fond, rsign, de toute manire, y'a rien d'autre se mettre sous la dent.
Ils ne s'en remettront jamais (nos hros, et notre radio cassette).
Take you home dboule dans les baffles de la Fuego, et insuffle une seconde vie cette soire loose, qui allait se terminer comme toutes les autres de ces samedis soir : Mal. Au mieux, avec un tomahawk plant dans le crne, sauce Excalibur, l'heure de la messe. Au pire, avec une lame ennemie (appartenant souvent un joueur de foot dun des clubs adverses du bled), confortablement et profondment loge dans le buffet velu du proprio en manque de reflexes.
Rarement pouilleux n'auront entendu rock n'roll aussi dpouill, aussi brut et dnu de tout subterfuge.
Rarement la production n'aura t aussi sauvage et minimaliste. Rarement la musique n'aura autant respir le cul et la drogue, rarement elle n'aura t aussi Rock.
Bidule demande son voisin d'extraire la pochette de sa bote, il s'excute.
Non, son acuit visuelle affaiblie par le houblon, ne se joue pas de lui. Pas de bassiste chez les Demolition Doll Rods et la batterie est l'image du reste : Minimale. Un tom basse et une caisse claire seront les seuls lments de l'instrument. Mme les fringues des musiciens sont minimalistes, d'ailleurs ils n'existent pas, ou peu. Les membres (deux filles, un garon), sont presque nus.
Tels Adam et deux Eve dans une adaptation trash de la bible la manire de Jim Sharman, les zicos ondulent tels des serpents charms des sons primitifs de leurs propres instruments, et le rythme tribal approximatif qui en rsulte ne leur en donne que plus d'apptit pour dvorer les fruits dfendus, que sont les cerveaux embrums de nos pauvres hros.
Le rsultat ne se fait attendre : Notre homme homme-chien relve la truffe aux sons de Where my baby be et On the way to School, ses oreilles se tendent en direction des baffles, sa queue remue frntiquement au passage de Booty Call, il lorgne par-dessus l'paule de son voisin afin d'apercevoir cette fille qui hurle son envie de baise. Le mort rcuscite, open up your door fait monter en lui non plus la gerbe mais des pulsions corporelles insouponnes jusqu'ici. Bidule headbang comme un furieux sur Baby say Unh !, la Fuego en pilotage automatique. Les platanes jaloux l'coute de We will Ride s'cartent au passage de cette chevauche fantastique, sous une pleine lune qui n'est pas sans rappeler les fesses rondes de Margaret Doll Rod, grande prtresse de cette orgie rockenrollesque.
Notre quatrime larron fum voudrait craser son visage boutonneux sur la poitrine gnreuse et offerte de Madame Doll, mais il ne se consolera qu'avec les cris de cette dernire, inscris jamais sur la bande avec Let Yourself Go et dans sa cervelle. Le voyage de la loose s'est transform en un Road movie extraordinaire dans l'antre du rock brut, que Juliette Lewis n'aurait pas reni, avec en toile de fond, les portraits d'Iggy, des New York Dolls, et du Mc5.
Le balloche n'ayant plus aucun attrait, la Fuego ramnera nos hros chez Bidule, sous les hourras des platanes, Bidule ouvrira un magnum de Saint Feullien, et roulera un joint, partags entre potes, pour clturer cette belle soire, avec l'hymne Negro Spiritual Amazing Grace version censure.
Ils rveront enfin aux ondulations indcentes de Margaret, ses gmissements primitifs, ses seins lourds et gnreux. Lundi, ils retourneront l'usine, tous les quatre, un sourire bat aux lvres, en se disant que dans quelques mois, ils pourront se payer un voyage Dtroit, et aller voir les Demolition Doll Rods, en chair et en rock.
Margaret Doll Rod (The Demolition Doll Rods)
Une Renault Fuego rouge ple en fin de vie roule pniblement sur une dpartementale dfonce, en rase campagne.
Il fait nuit, il est 23h30. Direction : le bal du village voisin.
Les deux compres vautrs sur la banquette arrire sont raides. L'un d'eux exhibe une magnifique coule de vomi peine sche sur son Perfecto us, ses vieilles Docs n'ont pas t pargnes, et sont mouchetes des rsultats de l'excs de demis Picon ingrs prcdemment.
Son collgue ne se porte gure mieux, la truffe coulante au vent, tel un clbard, il survit grce l'air frais lui fouettant le visage, les yeux mi-clos. Certainement cette cuite sera pour lui dans le Guiness book...
A la place du mort, un jeune type aux cheveux gras cherche dsesprment dans la bote gants la cassette qu'il veut couter. Peine perdue, elle est reste bloque dans le lecteur cassette en mode Dolby nr On chez Bidule, le conducteur, et n'en sortira pas.
Bidule est sobre, si on peut dire, car c'est lui qui a le moins picol des quatre acolytes anonymes. Ce dernier, agac par l'agitation de son voisin, lui file une bande son qui restera jamais grave dans leurs caboches : There is a Difference des Demolition Doll Rods.
Interloqu par cette pochette moche mais rigolote, chose plutt habituelle chez SWAMI Records, notre sujet dcide de tenter le coup, insert la bande dans le radio cassette cul de la Fuego, et monte le volume fond, rsign, de toute manire, y'a rien d'autre se mettre sous la dent.
Ils ne s'en remettront jamais (nos hros, et notre radio cassette).
Take you home dboule dans les baffles de la Fuego, et insuffle une seconde vie cette soire loose, qui allait se terminer comme toutes les autres de ces samedis soir : Mal. Au mieux, avec un tomahawk plant dans le crne, sauce Excalibur, l'heure de la messe. Au pire, avec une lame ennemie (appartenant souvent un joueur de foot dun des clubs adverses du bled), confortablement et profondment loge dans le buffet velu du proprio en manque de reflexes.
Rarement pouilleux n'auront entendu rock n'roll aussi dpouill, aussi brut et dnu de tout subterfuge.
Rarement la production n'aura t aussi sauvage et minimaliste. Rarement la musique n'aura autant respir le cul et la drogue, rarement elle n'aura t aussi Rock.
Bidule demande son voisin d'extraire la pochette de sa bote, il s'excute.
Non, son acuit visuelle affaiblie par le houblon, ne se joue pas de lui. Pas de bassiste chez les Demolition Doll Rods et la batterie est l'image du reste : Minimale. Un tom basse et une caisse claire seront les seuls lments de l'instrument. Mme les fringues des musiciens sont minimalistes, d'ailleurs ils n'existent pas, ou peu. Les membres (deux filles, un garon), sont presque nus.
Tels Adam et deux Eve dans une adaptation trash de la bible la manire de Jim Sharman, les zicos ondulent tels des serpents charms des sons primitifs de leurs propres instruments, et le rythme tribal approximatif qui en rsulte ne leur en donne que plus d'apptit pour dvorer les fruits dfendus, que sont les cerveaux embrums de nos pauvres hros.
Le rsultat ne se fait attendre : Notre homme homme-chien relve la truffe aux sons de Where my baby be et On the way to School, ses oreilles se tendent en direction des baffles, sa queue remue frntiquement au passage de Booty Call, il lorgne par-dessus l'paule de son voisin afin d'apercevoir cette fille qui hurle son envie de baise. Le mort rcuscite, open up your door fait monter en lui non plus la gerbe mais des pulsions corporelles insouponnes jusqu'ici. Bidule headbang comme un furieux sur Baby say Unh !, la Fuego en pilotage automatique. Les platanes jaloux l'coute de We will Ride s'cartent au passage de cette chevauche fantastique, sous une pleine lune qui n'est pas sans rappeler les fesses rondes de Margaret Doll Rod, grande prtresse de cette orgie rockenrollesque.
Notre quatrime larron fum voudrait craser son visage boutonneux sur la poitrine gnreuse et offerte de Madame Doll, mais il ne se consolera qu'avec les cris de cette dernire, inscris jamais sur la bande avec Let Yourself Go et dans sa cervelle. Le voyage de la loose s'est transform en un Road movie extraordinaire dans l'antre du rock brut, que Juliette Lewis n'aurait pas reni, avec en toile de fond, les portraits d'Iggy, des New York Dolls, et du Mc5.
Le balloche n'ayant plus aucun attrait, la Fuego ramnera nos hros chez Bidule, sous les hourras des platanes, Bidule ouvrira un magnum de Saint Feullien, et roulera un joint, partags entre potes, pour clturer cette belle soire, avec l'hymne Negro Spiritual Amazing Grace version censure.
Ils rveront enfin aux ondulations indcentes de Margaret, ses gmissements primitifs, ses seins lourds et gnreux. Lundi, ils retourneront l'usine, tous les quatre, un sourire bat aux lvres, en se disant que dans quelques mois, ils pourront se payer un voyage Dtroit, et aller voir les Demolition Doll Rods, en chair et en rock.
Margaret Doll Rod (The Demolition Doll Rods)