Ils sont autour de moi, dans les volutes des pilules. Si proches... Je me jette dans leur bras en criant qu'ils m'ont manqué, qu'ils me manquent, que...
-Que tu te manques.
Celui là, j'avais essayé de l'avorter, de l'informuler car il est dur, il cause plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Or, je m'asseche de ne trouver aucune source de réponses. La soif est cruelle et désolidarise mon organisme.
-Je me délite. Je pars en miettes.
Je suffoque.
-Mais nous sommes là, maintenant.
Les yeux verts rassurants, elle s'allonge autour de moi, me prend dans ses bras et me caresse, tendrement, amoureusement.
C'est un tel soulagement... Une libération.
Je suffoque. Son étreinte me poignarde et je hoquete :
-Mais avec lui... Je...
Les mots m'échappent.
-Reprend ta pensée.
Les yeux sont froid, mais je sais qu'il est là. Qu'ils sont là.
-Je ne peux pas... N'être qu'avec vous. Je veux qu'il soit avec nous.
La vérité me rattrape, et je gémis devant l'apparente impossibilité de ce que souhaite.
-Je le veux... Comme avant. Il me manque !
-Il te manque... Et tu te manques. On en revient à ça. Où avez-vous bien pu passer ?